Page:Crépet - Les Poëtes français, t4, 1862.djvu/406

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Un ange..., un ange aussi beau que vous-même,
Dont le parler comme le vôtre est doux...,
Qui rit aussi, dont le nom est le même
Que votre nom..., oui, voilà ce que j’aime.
              Tout ce que j’aime !... — Et vous ?...


LA HALTE AU MARAIS


Triste comme l’attente,
Quand on n’espère plus.
MADAME TASTU.

J’ai perdu la meute et la chasse ;
Je jette ma voix dans l’espace...
Nul ne répond... j’appelle en vain !...
Je vais attendre sous les aunes,
Près de ces joncs pliants et jaunes,
Mon fusil couché sous ma main.

Après les stériles fougères,
Après les arides bruyères,
Après l’épaisseur des forêts,
Quand un air frais vient me surprendre,
Sous mes yeux j’aime à voir s’étendre
Le morne aspect d’un grand marais.

J’aime ces herbes qui s’enlacent
Et ces roseaux qui s’embarrassent,
Courbés sous le poids d’un oiseau ;
Et ces débris tachés de rouille,
Où saute la verte grenouille
Dont chaque bond s’entend dans l’eau ;

J’aime les corsets bleus et frêles
Des innombrables demoiselles