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AVIS DE L’ÉDITEUR.

nom et les armes de Créquy, qu’elle fut obligée de quitter à la suite d’un long procès et par arrêt du parlement de Paris. Madame de Créquy rapporte que cette famille avait fondé sa prétention sur ce que ses armes étaient un Créquier, pièce d’armoiries parlantes qui constitue les armes de la maison, de la ville et du duché de Créquy. Les Lejeune avaient avancé qu’ils tiraient leur origine de Raoul, sire de Créquy, IIIe du nom, et surnommé le Jeune ; mais il fut prouvé que ce héros de la croisade était mort en Palestine sans avoir été marié. Madame de Créquy ajoute qu’il fut également démontré, par son fils, que les Lejeune étaient provenus d’un valet-de-chambre-tapissier du roi Louis XII, qui leur avait conféré la noblesse : ce qui lui fait dire assez plaisamment que le seul rapport qu’on ait jamais pu trouver entre les Créquy et leurs adversaires, c’est que les uns gagnaient des batailles, tandis que les autres faisaient des siéges. Elle dit également que la protectrice de MM. Lejeune était la comtesse de Soucy, née Lenoir, et que, suivant l’usage du temps, elle avait signé ses lettres de recommandation pour eux Lenoir Soucy. Enfin, ce procès généalogique est pour l’auteur un intarissable sujet de plaisanteries nobiliaires, d’épigrammes héraldi-