Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/165

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ladite Isabelle de Beauvau, Comtesse de Vendôme, de la Marche et de Castres, ayant été la trisaïeule d’Antoine de Bourbon-Vendôme, Roi de Navarre et père de votre aïeul Henry-le-Grand. La maison de Beauvau tire encore un nouveau lustre du beau nom de Craon, dont elle est devenue l’héritière. Les chroniqueurs Angevins ont enregistré que Jeanne de Craon, femme du Grand-Sénéchal d’Anjou, Pierre de Beauvau, se trouvant en péril de mort pour ne se pouvoir délipvrer de son fruict sans en risquer la perte, cette courageuse mère se fit ouvrir les entrailles et paya de sa vie celle de son fils. Elle avait demandé, seulement, qu’il écartelât ses armoiries avec celles de Craon, et que la postérité de son enfant fût obligée de le faire à perpétuité, ce qui s’est exécuté jusqu’à nos jours avec une sollicitude attentive, et religieusement, pourrait-on dire, en observant que ce n’est pas toujours la coutume à l’égard de ces sortes d’obligations surannées. Sans parler ici de leur Grand-Connétable de Sicile et de tous leurs Grands-Officiers d’Anjou, de Provence et de Lorraine, les Princes de Beauvau sont principalement illustres par la bravoure et la fidélité de leurs ancêtres. L’histoire a particulièrement conservé les noms du Chevalier-Banneret qui fut tué sous la herse de Ptolémaïs, en 1223 ; du Connétable René de Beauvau qui conquit le royaume de Naples et qui commandait la phalange Angevine au milieu du XIIIe siècle ; du Comte Jean de Beauvau, son fils, dont il est fait