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ANCIENS AUTOGRAPHES INÉDITS
et
PROVENUS DES ARCHIVES DE CRÉQUY.

NOTE DE L’AUTEUR.

Ce qui doit résulter de la lecture des correspondances ou manuscrits originaux, est une sorte de révélation bien plus intime et bien autrement assurée que toutes les observations des historiens modernes et des anciens chroniqueurs. Ainsi, parmi les documens que j’ai fait copier et qui vont suivre, on ne saurait, à mon avis, entendre sans une sorte d’irritation patriotique, et sans épouver un sentiment de commisération respectueuse, un de ces cris de détresse qui furent poussés par l’infortuné Charles VI, dans les intervalles où sa raison lui laissait entrevoir l’abîme où la trahison d’Isabeau de Bavière avait précipité la France ! La lettre de leur fils au Sire de Créquy manifeste ouvertement le caractère de l’ami d’Agnès Sorel ; on y reconnaît toute sa grâce et sa légèreté, son humeur aventureuse et sa cordialité courtoise ! Il est à croire qu’elle fut écrite pendant l’automne de l’année 1416, époque où le jeune prince, alors Dauphin, trouva moyen de s’échapper de la tour de Loches, où l’avait emprisonné sa marâtre. La lettre suivante, lettre de récrimination contre le brave Dunois, est un document historique de la plus haute curiosité, en ce qu’il nous révèle toutes les difficultés que Jeanne d’Arc avait à sur-