Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VERS ÉCRITS

PAR DIANE DE POITIERS

POUR HENRI II.

Pièce inédite que nous avons trouvée parmi les papiers de cette belle Duchesse, au chateau d’Annet, en 1755.



Dix ans passez, qu’Amour un beau matin
Me vint monstrant printannieres florettes ;
Là, seprit-il, aornez vostre tein,
Et cedisant, Violiers et Rozettes
Dez ja vermeilles, avecque blanq Muquet,
Me rejectoit à tant que ma corsière
En estait pleine, et mon cœur en pasmoit.
Car sapvez bien que ce doulx primaveire
Estait un bel et cher jouvencellet…
Sy, tremblottante et destournant mes yeulx,
Nenny, disoye-je ; – Ah ne serez desceüe,
Reprit Amour, et soudain à ma veüe
Va remonstrant un Laurier merveilleux !
– Mieux vault, luy dis-je estre sage que Reyne :
Ains, me sentiz-je allangnir et troubler,
Diane faillit, et comprendrez sans peyne
Duquel matin je prétends reparler.




Le Roi Charles IX avait non moins d’esprit que sa sœur Marguerite, et c’était celui des quatre Valois qui avait le plus d’agrément et de vivacité dans l’intelligence