Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/92

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Si l’on fixe le nombre des carrosses, les chasseurs qui n’en sont pas moins nombreux se mettent le double de ce que lesdites voitures peuvent contenir, au risque de les briser et de s’estropier eux-mêmes, et si l’on ose le dire, c’est quelquefois d’une façon qui n’est pas décente, car ils se mettent parfois dix-huit ou vingt dans une seule gondole.

Si Sa Majesté était dans l’intention de donner des ordres qui pussent arrêter cette foule qui s’augmente et qui tend à s’augmenter de jour en jour, peut-être le meilleur moyen serait-il que le Roi ne permît de monter habituellement dans ses voitures qu’aux personnes qui composent la Cour soit par, les grands titres, soit par les décorations et par les charges éminentes. Mais comme, la bonne et ancienne Noblesse du royaume désire se faire connaître de Sa Majesté, ceux qui seraient présentés pourraient avoir permission de faire leur cour à la chasse, sans que le Roi fût dans le cas de les faire porter au rendez-vous. Sa Majesté pourrait néanmoins consentir à ce qu’ils montassent une fois seulement dans ses voitures, afin qu’ils pussent jouir dudit honneur accordé jusqu’à présent à la Noblesse française.


DE PAR LE ROI.

Sa Majesté s’étant fait représenter l’état des personnes de qualité auxquelles elle a accordé l’honneur de monter dans ses carrosses afin de la suivre à la chasse, et ayant reconnu que le nombre s’en est