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CHAPITRE IX.


Charles de Bourbon-Montmorency-Créquy. — Ses griefs et ses poursuites contre l’auteur. — Protection qu’il reçoit de l’Assemblée nationale. — Lettres de plusieurs députés à ce personnage. — Lettres de l’abbé Lamourrette, de M. de Talleyrand, de Robespierre et du général La Fayette. — Accusations ridicules et procès criminel.

Ma belle-fille m’écrivit des environs de Fribourg, où elle s’était réfugiée, et me disait, entre autres nouvelles, qu’elle avait rencontré le Baron de Breteuil qui lui avait raconté ce qui va suivre. Il y avait en Allemagne, et pour le moment en Prusse, un singulier personnage, émigré, disait-il, et qui se faisait appeler M. de Bourbon-Montmorency-Créquy, lequel était entré subitement, et sans autre cérémonie, dans l’arrière-cabinet du Prince Henri de Prusse, où se trouvait alors la Duchesse de Courlande, avec Mme de Sabran, le Marquis de Boufflers et quelques autres émigrés français. Après s’être approché du vieux prince, auquel il se mot à dire à vois basse une foule de choses à peu près inintelligibles, il ouvrit un coffret qu’il avait apporté, en lui disant : — Monseigneur, je vais vous montrer comme quoi cette exécrable famille de Créquy a fait de son mieux pour m’empêcher de continuer mon