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CHAPITRE XIII.


Pompe funèbre de Voltaire. — Translation de ses restes au Panthéon. — Station du cortége à la porte de M. de Villette. — Pillage de l’hôtel de Castries. — Observation de l’auteur sur le désintéressement des patriotes. — Le Prince de Lambesc et le Duc d’Orléans. — Frayeur de ce dernier. — Louis Suleau. — Sa famille et ses écrits. — Ses poursuites contre le Duc d’Aiguillon. — Singulier effet de ces poursuites. — Lettre d’avis qu’il reçoit et sa réponse. — Ses négociations avec Mirabeau. — Pétitions des ouvriers, à la section de la Croix-Rouge. — Collecte en leur faveur et gratitude de ces braves gens. — Inhumations révolutionnaires. — Les carrières de Montmartre. — Le marquis d’Antonelle et Mme de B. — Dénonciation de certains pâtissiers aristocrates. — Arrêté de la commune de Paris contre des gâteaux liberticides.

En concurrence avec la députation du genre humain, rien ne fut aussi ridiculement imaginé ni plus risiblement exécuté, que la translation de Voltaire à l’église neuve de Sainte-Geneviève, à qui l’Assemblée nationale avait appliqué le nom de Panthéon-français. Comme il était question d’afficher le triomphe de l’incrédulité philosophique sur le christianisme, le peintre David avait été chargé d’imprimer à cette pompe funèbre un caractère de cérémonie payenne ; mais il y mit une telle afféterie d’hellénisme et de romanité qu’elle en devint une sorte de parade infiniment burlesque. On avait