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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

on trouva plus expédient de se moquer que d’examiner la généalogie publiée par ce gentilhomme ; et du reste, autant que je puis m’y connaître, elle était loin d’être satisfaisante pour lui. Mais, comme le nom qu’il revendiquait ne pouvait lui donner aucune prérogative de rang ; comme la chose ne pouvait porter aucun préjudice à nulle famille de France, et surtout, comme il n’appartenait à personne de faire poursuivre un prétendant grégeois en usurpation de nom et d’armes, on lui fit bonne composition de l’obligeance de M. de Vergennes ; et voilà tout ce qu’il en fut. Ce Comte Comnène avait un frère ecclésiastique et d’une conduite parfaitement régulière ; ce qui, nous disait-on, doit être remarqué dans un prêtre corse. Je suis persuadée que l’Abbé Comnène était, dans cette prétention, de la meilleure foi du monde ; mais on n’en disait pas autant de l’aîné. Je ne voudrais pourtant pas décider sur une prétention que je n’ai peut-être pas bien examinée, parce qu’elle était sans importance ; mais je vous avouerai que ces quatre ou cinq générations, au milieu des brigands, ne sauraient m’inspirer plus de confiance que de vénération. On trouvait que c’était bien assez d’être Corses, sans avoir été Maniotes.[1]

  1. Je demandais un jour à Chérin comment il se faisait que ces deux Stéphanopoulo n’eussent pas eu la précaution d’arranger leurs armoiries en conséquence de leur prétention byzantine. — Madame ! est-ce que vous connaîtriez les armes des anciens Comnène ?… — Eh ! vraiment oui, mon fils les a dans ses archives, appliquées sur une bulle d’or, et c’est précisément cette bulle qui confère à tous les Créquy la Philocratie de l’Em-