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Page:Créquy - Souvenirs, tome 7.djvu/41

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SOUVENIRS

disait-il à cette aimable et sainte Princesse, si la vertu descendait du ciel sur la terre, si elle se montrait jalouse d’assurer son empire sur tous les cœurs, elle ne manquerait pas d’emprunter les traits qui pourraient lui concilier le respect et l’amour des mortels.

Son nom annoncerait l’éclat de son origine et de ses heureuses destinées : elle se trouverait placée sur les degrés du trône. Elle porterait sur son front l’innocence et la candeur de son âme. La douce et tendre sensibilité serait peinte dans ses regards, les grâces touchantes de son jeune âge prêteraient un nouveau charme à toutes ses actions et à tous ses discours. Ses jours, purs et sereins comme son cœur, s’écouleraient au sein du calme et de la paix que la vertu seule peut promettre et peut donner. Indifférente aux hommages, aux honneurs, aux plaisirs dont sont environnés les enfans des Rois, elle en connaîtrait la vanité ; elle n’y placerait aucune idée de félicité durable ; elle trouverait un bonheur plus solide et plus vrai dans les charmes de l’amitié ; elle aurait soin d’épurer au feu sacré de la religion ce que tant de qualités précieuses auraient pu conserver de profane. Sa seule ambition serait de rendre son crédit utile à la vertu malheureuse, à l’indigence, à la souffrance du pauvre ; sa

    que la France et la religion doivent les deux excellens ouvrages intitulés : Vie de Fénelon et de Bossuet. M. le Cardinal de Bausset est mort à Paris en 1826, âgé 78 ans.

    Note de l’Éditeur