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SOUVENIRS

Quand sa famille eut obtenu la faveur de la Reine, ladite Comtesse Diane imagina de se faire colloquer la croix honoraire d’un grand chapitre de Lorraine avec dispense de fournir ses preuves, et ceci fut une autre sorte d’abus qui fit crier toute la noblesse du royaume. Les Chanoinesses ont toujours été des criardes à fendre la nue ; aussi firent-elles un si grand bruit de ce passe-droit, qu’il en arriva jusqu’aux oreilles du Roi qui finit par s’en offusquer, et qu’on alla faire entendre à cette Chanoinesse de grâce et de rémission, que Sa Majesté verrait avec plaisir qu’elle ne portât ni cordon ni croix chapitrale.

La Comtesse Diane était donc complètement dénuée de beauté, d’agrémens, de bonté, et même de simple politesse mais elle était pourvue d’un esprit d’intrigue et d’audace incomparable, et quant à la Comtesse Jules, elle était précisément l’opposé de sa belle-sœur. C’était une personne admirablement jolie, affectueusement polie, décente, obligeante et d’une exquise aménité. Je n’ai rien vu de plus parfaitement agréable que Mme Jules de Polignac, et je n’ai jamais connu rien de plus aimable, en apparence ainsi qu’en réalité. Elle avait toute la peau de la blancheur d’un narcisse, avec des yeux délicieuse-

    lité de Comtesse, et ce mandons à nos justiciers, juge-d’armes et tous autres nos officiers à ce commis, pour qu’ils ne s’ingèrent d’y mettre contrôle, empêchement ni toute autre sorte d’impédiment ; car tel est notre bon plaisir. Donné à Versailles, etc. Signé LOUIS, et plus bas Phélippeaux. Scellé du sceau privé sur lacs de soie verte, et registré le 4 avril 1777.