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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

qui ne fit aucune peine à la Présidente, attendu qu’on l’obligeait annuellement à payer de quinze à dix-huit cent livres d’impôt pour cette vilaine maison, qui ne lui servait à rien du tout.

Sur la proposition de cet implacable et infâme Barrère, on avait arrêté

1° Que la veuve du tyran allait être livrée au tribunal révolutionnaire

2° Que la dépense de ses deux enfans allait être réduite au plus strict nécessaire ; c’est-à-dire que la cuisine du temple était supprimée, que les femmes et les valets de chambre étaient renvoyés chez eux, et que les frais occasionnés par ces deux individus, devaient se borner à ce qui est absolument indispensable pour la nourriture et l’entretien de deux enfans.

3° Que tous les tombeaux des ci-devant Rois et Reines qui se trouvaient, soit à St-Denis, soit dans aucun autre lieu, seraient détruits pour le 10 août.

4° Que la garnison de Mayence allait être transportée en poste dans la Vendée ; qu’il y serait envoyé, à la diligence du ministre de la guerre et sur-le-champ, des matières combustibles de toute espèce, afin d’incendier les maisons, les bois, les taillis et les genêts ; on avait déjà décidé que toutes les forêts y seraient abattues pour y détruire les repaires de ces bêtes féroces appelées royalistes ; que les récoltes y seraient coupées sur pied, par des compagnies d’ouvriers républicains, pour être ensuite portées sur les derrières de l’armée nationale ; enfin que tous les bestiaux des Vendéens