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Page:Créquy - Souvenirs, tome 8.djvu/225

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

mort de la révolution, mais c’était de frayeur ou de chagrin[1]. Il ne restait plus de notre bon temps que la Duchesse de Fleury, l’Évêque de Marseille et le Duc de Nivernais ; aussi vous dirai-je en passant, que lorsque Mme de Gèvres ou la Princesse de Tingry voudraient parler de quelque chose en faisant les entendues, nous les appelons Mignonne, et nous les traitons de petites morveuses. À propos de la Duchesse de Gèvres et de la révolution, je vous dirai quelque chose de singulier.

Elle avait donné à un émigré de ses parens une lettre de recommandation pour l’Archevêque de Burgos dont elle ne connaissait que le titre ecclésiastique et dont elle n’attendait pas grand chose ; et voilà tout aussitôt la présente reçue, que ce bon Archevêque établit l’émigré dans son palais, à titre d’infant du chapitre et de commensal à la prébende. Ensuite, en prélat mémoratif et vrai castillan qu’il était, il se mit à réfléchir sur la manière dont il pourrait être utile à Mme de Gèvres, à l’héritière de Bertrand du Guesclin, Connétable de France et de Castille, Duc de Molina, Comte de Burgos et bienfaiteur de sa Métropole au quatorzième siècle ?

  1. Jean-Pierre de Claris de Florian, Chevalier des Ordres royaux et militaires de Saint-Louis et de Notre-Dame du Mont-Carmel, Gentilhomme de la Chambre de S.A.S. Monseigneur le Duc de Penthièvre, Capitaine de dragons, etc. né à Florian en Albigeois en 1755, mort à Sceaux-Penthièvre, en 1794. (Note de l’Auteur.)