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CHAPITRE III.


La prison des oiseaux. — La Princesse de Monaco. — Les Duchesses de Choiseul et de Gramont. — L’Abbé Texier. — Courage du clergé français. — Mort de Mme  de Gramont. — Remise des papiers qu’elle avait légués à l’auteur. — Valère-Maxime et Massillon. — La prophétie de Cazotte.— Un grand Cophte et ses procédés pour la divination. — La prison des Carmes. — Théroigne de Méricourt. — Vision sur le général Beauharnois dans sa prison. — Ses dernières dispositions et sa mort. — Quelques mots sur Mme  Bonaparte sa veuve. — Le jeune Épaminondas. — Anecdotes du temps.

Ne supposez pas que je sois à la fin de mes épreuves et de mes afflictions révolutionnaires. Au bout de quatre mois de séjour à Sainte-Pélagie, je fus transférée dans la maison d’arrêt, dite des Oiseaux ; c’était, disait-on, pour faire de la place aux conspirateurs du camp de Jalès et du comtat Venaissin ; mais sans vous parler du profit que le geôlier de Sainte-Pélagie pouvait trouver à me faire déménager, je vous dirai que cette maison des Oiseaux était de toutes les prisons de Paris la plus saine, la plus commode et la plus paisible ; je puis même ajouter, sans péril et sans inconvéniens, pour aujourd’hui, que Dupont m’avait obtenu cette faveur à prix d’argent.