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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

extraire la substance, et le ciel m’en préserve, car ce serait m’exposer à en altérer le charme imposant et l’admirable simplicité !


Copie de la lettre écrite par Mademoiselle Pauline de Tourzel[1], après sa sortie de la Force, lors des massacres des 2 et 3 septembre 1792, à Madame la Comtesse de Sainte-Aldegonde, sa sœur, alors en pays étranger.
Paris, le 7 septembre.

« Tout ce que j’ai pu vous dire hier, ma chère Joséphine, c’est que ma mère et moi étions hors de péril ; mais je veux vous raconter aujourd’hui comment nous avons échappé aux plus affreux dangers ; une mort certaine m’en paraissait le moindre, tant la crainte des horribles circonstances dont elle pouvait être accompagnée ajoutait à mes frayeurs.

« Je reprendrai l’histoire d’un peu loin, c’est-à-dire du moment où la prison a mis fin à notre correspondance.

« Vous savez que le 10 août, ma Mère avec Monsieur le Dauphin accompagna le Roi à la convention ; moi restée seule aux Tuileries, dans l’appartement du Roi, je m’attachai à ne pas quitter la Princesse de Tarente, parce que ma Mère m’avait recommandée à ses soins, et nous

  1. Aujourd’hui Comtesse de Brassac Béarn et Dame du Palais de Madame la Dauphine.