Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/104

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Mme la Duchesse d’Orléans m’écrivait donc le plus souvent possible, et se trouvait dans une inquiétude continuelle à l’égard de tous ses enfans. Je vous ai déjà dit que le général Égalité, son fils, avait fini par s’esquiver de l’armée de la république, afin d’émigrer ; et vous pouvez supposer comment il fut accueilli par les souverains germaniques et les émigrés français[1]. On avait écrit à Mme la Duchesse de Bourbon qu’il s’était fait maître d’écriture en Suisse ; et l’on a dit quelque temps après qu’il était allé s’établir à l’Amérique anglaise, où je ne doute pas qu’il ne se marie convenablement avec quelque républicaine de New-York ou de New-jersey. Qu’il y reste, en paix avec sa bonne conscience ! en paix avec les colons et les indigènes, avec les Padoukas, les Naquintoches et les Chichakas, mais qu’il y reste ! On assure qu’il est déjà tatoué comme un Algonquin, et qu’il a gravé sur son avant-bras gauche, et dans le bel ordre ci,


VIVE LA RÉ
PUBLIQUE
FRANÇOISE.

    mands de cette époque, et même dans plusieurs feuilles françaises, notamment le Journal de Paris du 16 mai 1793. (Note de l’Éditeur.)

  1. Le 4 avril 1793, au moment où Dumouriez, suivi du général Louis-Philippe-Égalité, allait chercher un asile dans le camp autrichien, près de Péruwelz, le 2eme bataillon de l’Yonne les poursuivait à coup de fusil.

    Arrivés au bord de l’Escaut, les fugitifs allaient être atteints par le bataillon et massacrés sans pitié, quand une batelière,