d’huile antique. Elles ont presque toutes des colliers rouges, ce qui dénote encore aujourd’hui des opinions ou des prétentions à la victime, et ce qui devrait donner un ressouvenir affreux… Elles ont des robes à la grecque et des tuniques à la grecque ; les bas de robe brodé en noir sur fond rouge, les tuniques brodées en rouge sur fond blanc, et plus souvent en laine qu’en soie. On dirait que le Musée des antiques aurait été formé pour l’instruction des couturières et des coiffeurs ? Je vous ai déjà dit que les femmes avaient repris l’usage des sacs à ouvrage, que les antiquaires appellent réticules, attendu que ceux des dames romaines étaient formés en filet de réseau ; mais les bourgeoises qui les portent disent toujours des ridicules, et ceci me fait rire (à part-moi s’entend, car on ne me surpendra guère à pédantiser).
Je vous dirai pourtant que les décorateurs à l’antique emploient continuellement la patère, et que les tapissiers les appellent des pâter ; enfin les méandres s’appellent des grecques, et tous les petits dessins noir et blanc (comme en pourrait faire Adèle Égalité) s’appellent des camées sans distinction. Lorsque j’étudiais Vitruve à l’abbaye de Montvilliers, et que j’y lisais le père Montfaucon, je ne m’attendais guère à m’en escrimer contre les bourgeoises et les boutiquiers de Paris, au bout de 88 ans.
Dans l’ordre matériel, ainsi que dans l’ordre politique, la république a démoli beaucoup de belles choses, et n’a rien édifié qui ne soit misérable ; on me dira sûrement que sa mission se bornait à détruire, mais il est à remarquer combien toutes les