Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/124

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haine masquée, mais à laquelle les impies et le public irréligieux ne se sont jamais mépris. C’est l’œuvre d’un comédien. La faveur obtenue dans un temps d’irréligion par ces deux ouvrages est la meilleure preuve de leur tendance irréligieuse. Les Français sont un peuple si sot et si fin !

La preuve que la révolution n’a pas détruit l’intelligence et n’a pas tué l’esprit dans notre bon pays, c’est que les Devises personnelles et figurées y sont devenues fort à la mode (à défaut d’armoiries). On m’en a cité de charmantes, et je voudrais terminer ce chapitre en vous parlant sur la science des Devises. Vous verrez que ce n’est pas de celles de la rue des Lombards, non plus que des armoiriales, en vérité, car la plupart des Devises de blason ne valent pas mieux que des devises à bonbons. Je n’aurai pas beaucoup de légendes héraldiques à vous citer sous le rapport de l’esprit, mais le genre d’intérêt qu’elles doivent présenter n’est pas celui de la subtilité dans l’intelligence.

Je vous dirai, pour commencer par le commencement, que les allégories dont il est question dans les anciens, participaient beaucoup du caractère de la devise moderne.

Un peintre grec avait donné pour emblème à la sottise une femme qui veut se tenir debout et qui trébuche sur le dos d’un cochon.

Un poète de l’ancienne Rome avait choisi pour emblème de l’opiniâtreté une femme qui serre et qui embrasse étroitement la tête d’un âne.

— Voyez la tulipe et l’épi, dit saint Augustin le plus spirituel des hommes, et c’est, à prooos de l’hu-