Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un Flambeau brûlant à ses deux bouts : Se meno luz, mas vida (plus de vie, si moins de lumière).

À Don Juan d’Autriche, vainqueur à Lépante, une Fusée. Da l’ardore, l’ardire. ( L’excès de mon audace vient de mon ardeur.)

À Don Pio Salviati qui s’était insurgé contre le Sénat de Pise ; Un Aigle : l’alto non temo (Je ne crains point de m’élever).

Pour le Commandeur d’Aquino, calomnié par frère ; Un cygne sur l’eau ; Tangor, non tingor (J’en suis touché sans en être taché.)

Je vous avouerai que je ne fais pas grand cas de la devise de François premier. Excepté sur les images cabalistiques et les diplômes de Rose-Croix, qui est-ce qui a jamais vu des Salamandres dans les flammes ? Quand les ignorans et les enfans peuvent demander : — qu’est-ce que cela ? les personnes instruites et les gens d’esprit doivent dire : – je n’aime point cela ! Si le corps de cet emblème est chimérique, l’âme en est complètement vide ; mais il faut composer avec la complexion de certains individus. Les salamandres et les amoureux ne songent guère à ce qu’ils disent ; ils sont dans les flammes ! et pour un emblème de François premier, on est obligé de convenir que les flammes étaient l’essentiel. ( Il n’y a pas moins de 4 mille salamandres sculptées dans les voûtes et sur les parois du château royal de Chambord !)

Pour arriver directement de François premier à son petit-fils, en passant par-dessus Henry second, qui n’a jamais fait ouvrer que des H entremêlées avec les croissans de sa belle Diane ; je vous dirai