Aller au contenu

Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Copie de la première requête présentée au roi
le 10 octobre 1791.

Sire,

Les mémoires imprimes, ci-joints, par conseil de plusieurs membres de l’Assemblée Nationale seront plus que suffisans pour faire connoître à V. M. toute l’étendue de mon triste sort ; mais, comme mon affaire est renvoyée a la nouvelle législature, ce retard me force de supplier V. M. de daigner vouloir me tendre une main secourable, pour m’aider à subsister jusqu’à ce que justice me soit rendue, et mes vœux s’éleveront au ciel, comme l’encens, pour bénir les jours et le règne de V. M., qui seront toujours infiniment précieux à tous les Français, et particulièrement à celui qui ose se dire, avec le plus profond respect et parfaite sincérité. Sire, de V. M. le très humble et très soumis serviteur et sujet :

Signé Alexandre de Crequy, né de Bourbon-Montmorency, fils du roi Louis XV et de la princesse de Montmorency, logé rue de Richelieu, hôtel royale de la marine, n° 71.

P. S. Si S. M. daignoit m’honorer d’un moment d’audience particulière, j’aurois l’honneur de lui prouver que, bien loin d’avoir jamais été capable d’exécuter, ni même de penser à commettre l’horrible crime d’attenter aux jours de S M., comme mes ennemis ont osé le persuader aux cours de France, d’Empire et de Prusse, pour me perdre ; je prouverois, dis-je, au contraire, qu’au préjudice de ma fortune et de ma propre vie, j’ai sauvé et conservé la vie et la couronne que possèdent encore aujourd’hui V. M. et ses augustes frères, et que c’est en vertu et pour récompense de cet acte héroïque, qu’il plut à Louis XV, à la reine, à madame la princesse Louise, ainsi qu’à monseigneur le dauphin et à madame la dauphine, vos augustes père et mère de glorieuse mémoire, de m’accorder les dignités de commandeur de l’ordre de Saint-Louis et de lieutenant général de vos armées en survivance, outre les pensions, depuis cent jusqu’à deux cents louis d’or, que chacun d’eux m’assura ma vie durant, et qui m’ont