depuis l’année 1750, ou environ ce temps, un maître pour l’écriture et la langue françoise, qui se nomme M. Vettier, lequel demeure actuellement rue de la Harpe, maison du buraliste, no 3. Les susdits sieurs abbé Magnier et Vettier existent encore tous deux, et il sera encore parlé d’eux par la suite. Le même sieur de Foudras, dont il est encore question ici, et toute sa parenté, ont contribué quatre fois à me sauver la vie, à me faire rendre ma liberté, relever à leurs propres frais et dépens tous mes titres et papiers, pour prouver mon innocence opprimée, aussi bien que mon état et mes droits légitimes ; ils sont prêts à attester que cela est arrivé quatre fois de suite, en leur parfaite connoissance, dans quatre différentes arrestations, dans ma jeunesse dont deux fois au château de Pierre-en Scise, à Lyon, une fois aux pères de l’Observance, et une fois dans la petite maison des Jésuites, située à Écuilly, près de Lyon, le tout par les noirs complots et les atrocités de la maison de Blanchefort, mon tuteur, des dames de Crequy et autres, leurs complices, qui, d’intelligence avec les ministres de France, du temps de l’ancien despotisme, avoient obtenu différentes lettres de cachet sous différens noms et crimes qu’ils me supposèrent, pour me faire périr sous les coups de verges, à nu sur mon corps, dans un affreux cachot souterrain, sans feu, sans lumière, presque nu, sur la paille, nourri au pain et à l’eau, des fèves, des pois, des haricots, et chargé de chaînes, pour me soustraire à tous mes droits légitimes.
Louis XV me reconnut au mois d’avril 1774, après avoir survécu et échappé à tant de malheurs et il m’assura un apanage sous le nom de Bourbon-Montmorency, avec une pension de trois cent mille livres à vie durante, dont la première année me fut payée d’avance entre les mains du duc des Deux-Ponts mon parrain, pour monter ma maison en 1774. On peut s’assurer de la vérité de tout ceci, non-seulement par l’attestation du grand nombre des respectables témoins ci-mentionnés, mais encore on trouvera des renseignemens dans les livres rouges et verts qui contiennent et renferment les secrets de la cour et de l’État ; c’est précisément là la raison qui fit que Louis XVI et M. Necker s’opposèrent à ce que l’Assemblée Nationale constituante ne prit connoissance des secrets renfermés dans les susdits livres qui sont au nombre de quatre, dont trois rouges et un vert. Louis XVI, actuellement régnant, se rappela, et il convint très bien de tous