Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/31

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« Il faut, s’il est nécessaire, employer le fer et, le feu, mais il faut que ce soit en rendant les Vendéens coupables aux yeux de la nation de tout le mal qu’ils souffriront. Saisis, nous te le répétons, cher collègue, les premières apparences favorables qui vont se présenter, pour frapper ce grand coup, car les événemens pressent de toute part.

« Tu peux avoir toute confiance dans le citoyen Guilbert, il est jeune, mais sensé : il nous est d’ailleurs entièrement dévoué.

« Nous avions pensé à te mander à Paris, mais nous avons ensuite jugé qu’il valait mieux, pour ménager les apparences, que tu ne te déplaçasses pas sur-le-champ de l’arrivée de Guilbert. Quoique nous ne supposions pas possible qu’il soit intercepté, nous le faisons passer par Alençon ; il y verra Arthaud. Il te suffira de nous dire : J’ai reçu la proclamation relative aux subsistances. L’hypocondre voulait demander ton rappel, il craignait, disait-il, que tu ne misses pas assez d’activité et de prudence : nous l’avons rassuré. Prends garde aux menées de Louvet, il est vendu aux restes orléaniques et la guenon d’ambassadrice (Mme de staël) en dispose à plein. Nous le surveillons, mais il intrigue activement dans la Mayenne et dans la Loire-inférieure. Boissy adopte toutes les mesures ; il en sent l’urgence. Fais-nous part de ce que tu peux faire sur-le-champ, afin que cela concorde avec les mesures que nous allons prendre ici. Le mot de subistance sera pour les chefs, celui de troupeaux pour