plus. Mais l’attente doit avoir une limite et…
— Là-dessus, je suis de votre avis, Constance, approuva George. Dites que si, au mois de mai prochain, vous ne m’aimez pas moins qu’à présent, vous serez ma femme.
— Non. Il faut que je vous aime davantage. Si je vous aime mieux qu’à présent, c’est que mon amour ne pourra désormais que croître, et je vous épouserai.
— En mai ?
— En mai, l’année prochaine. Mais ce n’est pas un engagement. Je ne fais pas de promesse et je n’en accepte aucune de vous. Vous êtes libre et moi aussi jusqu'au 1er mai…
— Je ne serai plus jamais libre, ma bien-aimée, » dit George avec joie, car il attendait de grandes choses de ce bizarre arrangement.
Il s’approcha d’elle très tendrement ; une seconde de plus, et ses lèvres allaient toucher sa joue, comme elles l’avaient déjà touchée une fois. Mais Constance se rejeta vivement en arrière.
« Non… non… dit-elle en riant, cela ne fait pas partie de l’arrangement. Cela engage beaucoup trop. »
Le visage de George devint triste. Il éprouvait un vif désappointement, qu’il n’essaya pas de dissimuler. Constance le regarda un instant.
« N’ai-je pas raison, voyons ? demanda-t-elle. —Vous avez toujours raison… même quand vous me faites de la peine, répondit-il avec une ombre d’amertume.
— Vous ai-je fait de la peine ?
—Oui.
— Quelque chose, dans mes manières, a-t-il pu vous faire supposer que je vous permettrais de m’embrasser pour me dire adieu ?