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— Grande folle ! dit Grâce en riant et en l’embrassant sur les deux joues. Comme si cela en valait la peine ! »

Lorsque Grâce fut seule, elle s’approcha de la fenêtre pour respirer l’air frais du matin, et pendant un instant elle regarda dehors rêveusement.

« Je suis enchantée, dit-elle tout haut en se parlant à elle-même. Mais pour rien au monde, je ne voudrais avoir fait cela. J’aimerais mieux m’être coupé la main droite que d’avoir traité un homme de cette façon ! »

En ce moment, elle plaignait George de tout son cœur.

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En entrant dans le salon, George fut surpris d’y trouver Grâce au lieu de Constance, et il eut de la peine à réprimer un mouvement de contrariété. Grâce, s’avançant pour le recevoir, lui prit la main et la garda dans la sienne un peu plus longtemps qu’il n’eût suffi dans des circonstances ordinaires. Sa figure était très sérieuse et ses yeux se fixèrent avec une impression de profonde sympathie sur ceux de son visiteur. George sentit son cœur se serrer sous l’appréhension d’une mauvaise nouvelle.

« Qu’y a-t-il, mademoiselle ? demanda-t-il anxieux ; votre sœur est-elle malade ? —Non, elle n’est pas malade. Veuillez vous asseoir, monsieur Wood. J’ai une communication à vous faire. »

George fut saisi d’un vif pressentiment de malheur.

« Qu’est-ce donc ? » demanda-t il haletant.

La jeune fille garda un instant la silence.

« Ma sœur m’a priée de vous recevoir, commen-