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C’était très bien trouvé. Les plus fortes affirmations n’auraient pas exprimé plus clairement son empressement à tout sacrifier pour son bien-être. George en fut touché.

« C’est trop de bonté pour moi, Totty. Je ne saurais assez vous en remercier. »

Il lui prit la main et la pressa chaleureusement.

« À quoi sert d’avoir des amis, s’ils ne sont pas là pour nous défendre ? » demanda-t-elle en lui rendant son serrement de main, en même temps que son visage devenait sérieux et triste.

Depuis qu’elle lui avait écrit son premier billet, après sa déception, elle n’avait jamais fait allusion à ses ennuis. Il lui avait répondu alors, comme à tout le monde, qu’il n’y avait jamais eu aucun engagement, et, depuis, il avait admiré le tact qu’elle avait montré en ne revenant jamais sur ce sujet. Son allusion présente, cependant, ne le blessa pas, lui semblant naturelle.

« Vous avez été plus qu’une amie pour moi, répondit-il. Vous avez agi comme une sœur,… seulement, si vous étiez ma sœur, je crois que je vous en serais moins reconnaissant.

— S’il en est ainsi, dit Totty avec un sourire de satisfaction amené par le succès de ses opérations, voulez-vous me faire plaisir… Voulez-vous me donner une preuve de votre reconnaissance ?

— Tout ce qui est en mon pouvoir…

— Venez passer l’été avec nous à la campagne.

— Mais, Totty, vous seriez bien vite fatiguée de moi… »

Des visions d’existence enchantée sur les bords de l’Hudson se levèrent devant les yeux de George. il était démoralisé et aspirait à un repos d’esprit. La perspective du bien-être matériel le tentait.