Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/176

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cerveau était trop occupé d’autres choses, et quand il était avec elle il désirait surtout du repos, malgré sa curiosité à essayer de résoudre les petites énigmes de ces pensées de jeune fille. C’était une très agréable compagne, et cela lui suffisait. Elle apportait autour de lui une atmosphère de sincère et affecttueuse admiration qui lui donnait confiance en lui-même et calmait son imagination surchauffé par le travail.

Mamie, de son côté, était plus heureuse qu’elle ne l’avait jamais été. Elle n’avait plus l’humiliation de prendre conseil de sa mère sur la conduite qu’elle devait tenir et pouvait jouir de la compagnie de George sans sentir qu’il lui avait été recommandé d’en jouir dans un but intéressé. À mesure qu’elle apprenait à l’aimer davantage, elle devenait plus prompte à comprendre ses idées. Des signes qui lui avaient échappé autrefois, étaient à présent aussi distincts pour elle que les paroles elles-mêmes. Elle savait, presque avant qu’il le sût lui-même, s’il désirait sa société ou la solitude s’il préférait causer ou garder le silence, si telle question qu’elle pensait à faire lui serait agréable ou le contrarierait. Un jour, elle se hasarda à prononcer le nom de Constance.

George n’était jamais allé faire visite à la maison de campagne des Fearing et ignorait même, avant d’être venu chez sa cousine, qu’elles habitaient de l’autre côté du fleuve. De la rive des Trimm on ne voyait pas leur maison cachée derrière les arbres, à un endroit où l’Hudson avait près de deux kilomètres de large. Totty, cependant, qui cherchait toujours à éviter quelque chose de désagréable à George, lui avait bientôt appris ce détail, d’une façon indifférente, en lui montrant du doigt et en nommant les diverses mai-