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fasses, tu ne pourras m’empêcher de détester ta bien-aimée Constance, ni de la blesser chaque fois que nous nous rencontrerons,… surtout si elle va s’asseoir à côté de toi pour essayer de te ramener à elle !

— Ne dis pas de ces choses-là, Mamie ; elles me déplaisent. »

Mamie se mit à rire et montra ses belles dents. Il y avait une lueur de malice dans ses yeux.

« Tu as envie d’être repris, je crois, dit-elle. Voyons, dis-moi la vérité… l’aimes-tu encore ? »

George la saisit soudain par les deux poignets et la tint devant lui. Il était contrarié, mais ne pouvait s’empêcher d’être amusé.

« Mamie, ne dis pas de sottises ! Tu es aussi méchante qu’un petit chat sauvage !

— Vraiment ? Eh bien, tant mieux, mais tu sais, tu ne me fais pas peur du tout avec tes grandes mains et tes yeux noirs. »

George se mit à rire et abandonna les poignets de sa cousine.

« Je crois, ma foi, que tu dis vrai ! s’écria-t-il.

— Mais, elle, crois-tu qu’elle soit aussi bonne que cela. Tiens, hier, elle était en colère et aurait voulu pouvoir me mettre en pièces avec ses grands ongles.

— Voyons. Mamie, tu me ferais plaisir en la laissant tranquille.

— Allons, voilà que tu vas te fâcher, aussi ! »

Puis elle ajouta :

« Est-ce que tu m’en veux ?

— Non. Mamie. Tiens, tu es une sorcière, » répondit George en riant.

Il y avait en effet quelque chose d’étrangement séduisant chez la jeune fille. Elle pouvait, lui dire des choses qu’il n’aurait pas supportées de sa propre sœur s’il en avait eu une.