Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/200

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— Je le regrette sincèrement. Je ne savais pas que vous parliez sérieusement.

— Si, et j’étais et suis encore de très bonne foi. C’est la seule chose à laquelle j’attache de la valeur.

— À l’amitié ? » demanda tranquillement George.

Il avait l’intention de se contenir et de ne rien dire qui pût la blesser.

« À votre amitié, répondit-elle. Parce que j’ai commis autrefois une grande erreur, n’y aurait-il pas de pardon ? Est-il donc impossible d’être bien ensemble, de nous voir souvent, et de causer comme nous le faisions dans ce temps-là ? M’accueillerez-vous donc toujours mal ? Ma faute fut-elle donc si grande ?

— Vous n’avez commis aucune faute. Mais ce que vous proposez ne me semble pas possible. Ce qui s’est passé entre nous rend de semblables expériences très difficile à tenter.

— Cela peut sembler difficile, mais ce n’est pas impossible, si vous voulez seulement essayer de penser à moi avec plus de bienveillance. Savez-vous quelle a été mon erreur ?… Où j’ai eu le plus tort, c’est de ne pas vous avoir dit… ce que je vous ai dit… une année plus tôt. Soyons francs ; déchirons le voile qui existe entre nous, quand ce ne serait que pour aujourd’hui. Vous m’avez aimée autrefois… moi, je n’ai pas pu vous aimer. Est-ce une raison pour que vous me traitiez comme une étrangère quand nous nous rencontrons ? Réfléchissez et considérez la question sous son vrai jour. Si je vous avais dit un an plus tôt… comme j’aurais dû vous le dire... que je ne pourrais jamais vous aimer assez pour vous épouser, auriez-vous été aussi furieux alors et m’auriez-vous quittée comme vous l’avez fait ?