Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/230

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« Mon cher George,… cela ne peut continuer ainsi, dit-elle.

— Vous avez tout à fait raison, Totty, répondit-il. Je partirai demain.

— Asseyez-vous, dit Totty. Je désire avoir un long entretien avec vous. »

Elle était résolue à brusquer les choses.


XXI


George sentit son cœur battre plus vite en se préparant à écouter Totty. Il comprenait que le moment était venu de prendre une décision et cela le contrariait qu’elle lui fût imposée, surtout par Totty. Il ne pouvait savoir ce qu’elle allait dire, mais il supposait que son intention était de lui faire des reproches sur sa conduite vis-à-vis de Mamie et de lui demander de rendre évident aux yeux de la jeune fille, soit par des paroles, soit par un départ immédiat, qu’il ne pouvait l’aimer et encore moins l’épouser, vu sa position de fortune. Il approcha sa chaise de la sienne et attendit anxieux.

« George, mon cher ami, dit Totty, la question est très délicate. Je ne sais vraiment pas par où commencer, à moins que vous ne m’aidiez. »

Un petit rire, à moitié timide, à moitié affectueux, résonna agréablement. Totty désirait montrer dès le début qu’elle n’était pas fâchée.

« À propos de Mamie ? demanda George.

— Oui, répondit Totty avec un brusque changement et prenant une intonation de tristesse, à propos de Mamie. Je suis fort embarrassée. Pauvre enfant ! Elle est bien malheureuse… vous ne vous en doutez pas ?