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Constance Fearing. Mais ce mariage n’aboutit pas. Et par le fait, je commence à croire qu’il n’y a jamais rien eu et que cette histoire ne reposait sur aucun fond sérieux. Il est en aussi bons termes que jamais avec elle et traverse de temps en temps la rivière pour aller consoler la pauvre Grâce.

— Oh ! fit Sherry d’un ton songeur.

— Vous n’avez pas besoin de dire « oh ! » comme cela. Il n’y a rien là qui puisse faire peur. C’est parfaitement naturel que la pauvre femme soit bien aise de le voir, lui qui a failli se noyer en essayant de sauver son mari. Il paraît qu’elle est dans un état affreux, à moitié folle et horriblement changée !

— Pauvre John ! s’écria Trimm d’un ton triste. Je ne retrouverai jamais son pareil. »

Il soupira, car il avait eu beaucoup d’amitié pour John Bond, qu’il considérait en outre comme un excellent associé.

« C’est affreux ! dit Mme Trimm en frissonnant à la pensée de l’accident.

— Allons ! dit Sherry après un silence. Plus tôt nous partirons, mieux cela vaudra. Il commence à faire froid, du reste. Préparez-vous donc au départ, Totty. Avez-vous écrit à Tom ?

— Non, dit Totty. Je ne voudrais pas annoncer le mariage avant mon retour. »

Sherrington Trimm, pressé par ses affaires, parti le lendemain matin, Totty, avec les deux jeunes gens, devait le suivre quelques jours plus tard. Elle poussa activement les préparatifs du départ, car elle était effrayée à l’idée de laisser son mari seul à New-York. À tout moment il pouvait découvrir l’absence du testament dans le coffre de son frère. Cette anxiété lui eut été épargnée si