Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 267 —

vent être, à l’intérieur et à l’extérieur. Hein ? Cela vous plairaît-il ?

— Oui, » dit George en marchant lentement autour de la chambre et en s’arrêtant de temps en temps pour lire rapidement les titres des longues rangées de volumes.

L’homme de lettres inné s’anima à la vue de noms familiers et se sentit moins défavorablement disposé envers le maître de la maison.

« Je vous envie de tels livres et une pièce semblable pour les lire, dit-il enfin.

— Je le crois, répondit M. Craik d’un air satisfait. Bon… bon. Pouvez tout avoir un jour.

— Comment ? demanda George devenant tout à coup froid et regardant le vieillard d’un air dur.

— Peut tout laisser à Totty. Totty peut tout laisser à Mamie. Puis mourir à tout moment. Drôle de monde, n’est-ce pas ? Hein ? Que feriez-vous, si vous possédiez cette maison ?

— Je la vendrais, répondit George avec un rire sec, excepté les livres, et je vivrais avec les revenus de ce que la vente aurait produit.

— Et vous feriez là une chose très sensée, » répliqua Tom Craik d’un ton d’approbation.

Tout à coup il abandonna sa manière de parler par saccades.

« Vous feriez une chose très sensée. Un homme de votre âge ne peut avoir l’emploi de toutes ces antiquailles. Si vous avez jamais envie de devenir collectionneur, réservez ce goût dispendieux pour le temps où vous aurez beaucoup d’argent, mais où vous ne pourrez plus ni manger, ni boire, ni dormir, ni faire la cour aux femmes, ni même écrire des romans. Le plaisir ne consiste pas dans la possession des choses, mais à les découvrir, à les marchander, à lutter pour les avoir, et enfin à