Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/282

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tours. Vous avez fait rompre le mariage de George Wood avec la jeune fille qu’il aimait et puis vous l’avez fait venir passer l’été sur le fleuve… bien joli, luxueux, tranquille, pour un jeune auteur pauvre. Vous n’avez dit à personne qu’il y était… bien entendu ! Je vois tout cela maintenant, les promenades au clair de lune, à cheval, en bateau, et Totty à la maison avec la migraine ou à écrire des lettres. Quand tout a été arrangé, il a été facile d’obtenir le consentement de Sherry, n’est-ce pas ? Diablement facile. Sherry est un honnête homme… mais il connaissait le contenu du testament puisque c’était lui qui l’avait rédigé ; peu lui importait alors que George Winton Wood, le pauvre auteur, devint amoureux de sa fille. L’auteur sans le sou devait avoir des millions… des millions, coquine ! dès que le vieux frère serait cloué dans sa bière et emporté à Greenwood. Et il les aura ; mais il reste à savoir s’il aura votre fille. »

Craik s’arrêta pour respirer. George avait d’abord été trop étonné pour en croire ses oreilles et avait supposé que Craik était devenu fou ; pourtant la présence du testament, que le vieillard lui remettait sans cesse sous les yeux et dans lequel il voyait son nom écrit de la grande écriture de l’avocat, lui prouvait qu’il y avait un grand fond de vérité dans cette histoire.

« Défendez-vous donc, Totty, dit-il aussi tranquillement qu’il put. Dites-lui que cette histoire est absurde. M. Craik, je crois, n’est pas bien…

— Pas bien, jeune homme ? demanda Craik en le regardant avec un rire amer. Je vais aussi bien que vous. Voilà mon testament. Voilà le cabinet. Et voilà Charlotte Trimm. Envoyez chercher son mari. Demandez-lui si ce n’est pas une