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Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/302

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un rire particulier que George n’avait pas entendu depuis bien des années.

Jonah Wood fut honteux de laisser voir tant de satisfaction. Il rentrait dans ses principes de ne jamais faire aucune démonstration de ses sentiments, mais il ne pouvait être complètement maître de lui et ses yeux avaient un éclat inaccoutumé. George, qui pendant ce temps avait repris ses sens, remarqua le changement de physionomie de son père et le comprit.

« Ce sera joliment bon d’être encore riche, n’est-ce pas, père ? dit-il familièrement et avec plus d’affection qu’il n’en montrait généralement dans ses manières et dans sa voix.

— Très bon, oui, certes, répondit Jonah Wood avec le même rire singulier. M. Trimm m’a dit que tu héritais la maison relie qu’elle est, avec les collections, les chevaux,… tout enfin. En somme, cela a tout l’air d’une restitution. Oui, avec des intérêts composés. Allons, vive le millionnaire ! » s’écria-t-il en quittant enfin la chambre.

La position dans laquelle se trouvait Sherrington Trimm cet après-midi-là était désagréable. C’était déjà assez déplaisant de se retrouver en face de George après ce qui s’était passé, mais il était encore plus pénible de venir le trouver comme l’exécuteur du testament qui avait causé tant de troubles et d’apporter à l’héritier l’acte même que sa femme avait volé dans son étude et de lui remettre la fortune qu’elle avait essayé par des moyens indignes de faire arriver dans les mains de sa fille. Mais l’empire que Sherrington Trimm savait prendre sur lui-même l’avait fait triompher de bien des moments difficiles dans la vie et il n’avait pas songé un instant à députer une autre personne à sa place pour remplir cette dure corvée.