Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 77 —

environ six semaines plus tard dans une revue bien connue. Ils en furent très peu satisfaits. George avait revu le manuscrit plus d’une fois après en avoir à regret enlevé tout « le trop raide, » et il l'avait porté à Johnson.

« Je n’aurais pas cru qu’on pût être aussi violent sans jurer, dit Johnson, saisissant une phrasé par-ci par-là en parcourant le manuscrit des yeux.

— Vous le trouvez violent ? demanda George, enchanté d’avoir laissé son travail plus accentué qu’il ne l’avait supposé. J’aurais voulu que vous vissiez la première copie ! Celle-ci à côté paraît une prière ou une méditation.

— Si vous priez dans ce style-là, remarqua Johnson, vos prières ne sont peut-être pas exaucées, mais à coup sûr elles doivent être entendues. Elles attireront l’attention d’une manière ou d’une autre, peut-être de la mauvaise. »

Le visage de George s’allongea.

« Si vous trouvez que c’est trop chauffé à blanc, je ferai des corrections sur épreuves, répondit George.

— C’est la manière la plus coûteuse de réparer les fautes. Je vais lire ceci avec soin et je vous écrirai un mot demain pour vous dire ce que j’en pense. »

Johnson, qui avait beaucoup plus d’influence que George ne l’imaginait, envoya le manuscrit avec un mot de recommandation, et au grand étonnement de George l’article fut accepté tout, de suite, imprimé, et les épreuves lui arrivèrent. En outre, dès que parut le numéro de la Revue dans lequel était inséré l’article, il reçut un chèque.dont le montant prouvait immédiatement la supériorité pratique d’un écrit original sur une critique de livres.