CHAPITRE X
Selma Lagerlöf
« Ma grand’mère était assise toute la journée dans le canapé du coin de sa chambre, nous racontant des histoires : racontant, racontant depuis le matin jusqu’au soir ; et nous, enfants, étions assis à côté d’elle et nous écoutions. C’était une vie merveilleuse ! Elle avait l’habitude, quand elle avait fini une histoire, de poser la main sur ma tête et de dire : Et tout cela est aussi vrai que je te vois et que tu me vois ![1] »
Depuis des années, les Suédois, aux pieds de Selma Lagerlöf, écoutent, écoutent conter des histoires. Ils savent que tout cela est vrai. C’est une vie merveilleuse ! Et quand, plus tard, dans de longues années, la voix de la conteuse s’éteindra, la Suède dira, comme l’enfant désespérée à la mort de la grand’mère :
« Il est impossible de comprendre comment les
- ↑ Kristus-legender. Stockholm. Selma Lagerlöf.