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que ce serait une décision peut-être prématurée, mais se réjouissait avec mesure lorsque cette conquête était acquise.

Si cette attitude de modérantisme lui attira quelque blâme des esprits avancés, l’œuvre admirable de la baronne au point de vue philanthropique et social lui valut l’estime et la reconnaissance générale[1]. Puis elle soutint toujours, par ses écrits et par son exemple, l’idée qui était le point de départ de toute la réforme : que la femme doit travailler, avoir sa part de la tâche sociale.

« La femme a besoin du travail, et le travail a besoin de la femme », disait-elle. En somme, elle continua, avec un grand sens pratique, l’œuvre de Fredrika Bremer, et elle donna d’ailleurs à la Ligue qu’elle a fondée, et qui est pour les femmes suédoises un sérieux appui au point de vue matériel et moral, le nom de son illustre devancière.

La biographie de Fredrika, en deux gros volumes, est un véritable monument à sa mémoire et constitue l’œuvre littéraire la plus importante de la baronne d’Adlersparre[2].

  1. Sous l’inspiration de la baronne d’Adlersparre ont été fondées la Ligue Fredrika Bremer, la branche suédoise de la Croix-Rouge, la Société des Amis du travail manuel, etc., etc.
  2. La baronne a été aidée dans ses travaux par une de ses parentes, femme de lettres distinguée, Mlle Sophie Leijonhufvud.