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générations. Aussi bien s’il n’en était pas ainsi, l’élevage ne réussirait-il pas. Sans l’hérédité des particularités congénitales, à quoi servirait-il de mettre à part et de croiser ensemble les individus qui présentent telle particularité ? Ici encore la réussite de la sélection est la preuve éclatante de la vérité de la loi.

Constatons du reste cette vérité piquante. La variabilité et l’hérédité sont à certains égards, deux choses absolument contraires. L’une est une loi de dissemblance : l’autre est une loi de similitude. Et pourtant si elles n’étaient pas vraies l’une et l’autre, l’éleveur ne pourrait assurément pas opérer et réussir comme il le fait.

Arrivé là de ses réflexions sur l’élevage, Darwin crut voir s’éclaircir d’un jour tout nouveau le problème traditionnel de l’origine des espèces.

Comparons, en effet, les unes aux autres diverses espèces sauvages, végétales ou animales. Que trouvons-nous ? Que beaucoup d’entre elles ne semblent pas différer les unes des autres plus que ne diffèrent entre elles les diverses sortes soit de pigeons, soit de chiens, soit de poules. Considérons, par exemple, le Cheval, l’Âne et le Zèbre. Ce sont des types animaux nettement distincts. Sont-ils beaucoup plus différents les uns des autres que le chien basset, le caniche