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Page:Cresson - Darwin - sa vie, son œuvre, sa philosophie, 1956.pdf/87

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dans tous les cas, la quantité des graines ou des œufs produits n’a qu’une influence indirecte sur le nombre moyen des individus d’une espèce animale ou végétale.

Il faut donc, lorsque l’on contemple la nature, se bien pénétrer des observations que nous venons de faire ; il ne faut jamais oublier que chaque être organisé s’efforce toujours de multiplier ; que chacun d’eux soutient une lutte pendant une certaine période de son existence ; que les jeunes et les vieux sont inévitablement exposés à une destruction incessante, soit durant chaque génération, soit à de certains intervalles. Qu’un de ces freins vienne à se relâcher, que la destruction s’arrête si peu que ce soit, et le nombre des individus d’une espèce s’élève rapidement à un chiffre prodigieux.

(L’Origine des espèces.)

LA SÉLECTION SEXUELLE


De même que l’homme peut améliorer la race de ses coqs de combat par la sélection de ceux de ces oiseaux qui sont victorieux dans l’arène, de même les mâles les plus forts et les plus vigoureux, ou les mieux armés, ont prévalu à l’état de nature, ce qui a eu pour résultat l’amélioration de la race naturelle ou de l’espèce. Un faible degré de variabilité, s’il en résulte un avantage si léger qu’il soit dans des combats meurtriers souvent répétés, suffit à l’œuvre de la sélection sexuelle ; or il est certain que les caractères sexuels secondaires sont éminemment variables. De même que l’homme en se plaçant au point de vue exclusif qu’il se fait de la beauté parvient à embellir ses coqs de basse-cour ou, pour parler plus