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Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/129

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conjugués ne saurait, malgré le plus héroïque propos, empêcher que se glisse, entre les deux surfaces réfléchisseuses, ton obsédant individu.

Au lieu d’une extase libre de mots, ce serait donc un Narcissisme à l’infini rabâché. Une tête, deux têtes, trois têtes, quatre, cinq, cinquante, cent, cinq cents, mille, cent mille têtes. Mais comment des yeux seraient-ils éblouis, qui se rappellent encore le palais des mirages des jeudis puérils, quand un simple papier vert, de ses découpures réfléchies, créait une inextricable forêt ?

C’est ta faute, cœur trop instruit.

Mieux que toi, n’importe quel lampion éclairerait ces fêtes que tu veux encore te donner à toi-même. Parce que les astres à ton sang ne mêlent plus leur lumière, un fleuve mat abreuve cette chair, ta chair. Tes cheveux ont perdu leur fauve insolence et tes yeux n’espèrent plus briller jamais.

Tu voudrais avouer mais tu n’as pas de crimes.

Yolande et toi demeurez face à face, sans plus à vous dire que chiens de faïence.