Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/73

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doute, mais que la suite fatale des choses devait se plaire à justifier, quoique le père, qui ne destinait ses petites ni à des traîneurs de sabre du modèle Horace, Curiace, ni à des buveurs d’eau bénite à la Polyeucte, n’eût jamais entendu signifier ainsi qu’elles pussent connaître le tragique et grandiose destin des amantes écartelées, comme, par exemple, ce fut le cas pour la narratrice, le jour que, nue, échevelée, en larmes. elle courut du fakir épuisé à l’Anglais déjà froid et de l’Anglais au fakir, sans trouver la solution satisfaisante pour la bonne raison qu’il n’y avait pas, qu’il ne pouvait y avoir de solution satisfaisante.

Le cocher, par légitime orgueil professionnel, avait appelé « Urbaine » sa première-née morte en bas âge. Pour les suivantes, il avait donc décidé qu’elles seraient Camille et Pauline, puisque, après l’Urbaine, les deux plus fameuses Compagnies de fiacres étaient, l’une, la Camille, l’autre, la Pauline.

Le cocher et les siens habitaient Picpus, ce dont le sort tira prétexte pour la tragédie, qui,