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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/104

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coupera sûrement point aux travaux forcés à perpétuité…

La guillotine, les travaux forcés à perpétuité. L’enfant frissonne.

Plus la grand-mère blondit, se pare de bijoux baroques, moins on ose parler de Cynthia. Tout le monde est bien content que soit retrouvée la buveuse de pétrole. Au moins voilà quelqu’un sur qui taper. Et le grand-père qui la traite de névropathe, parle d’elle, comme il n’oserait pas d’une chenille ou d’un ver de terre. Elle était pourtant bien jolie, lorsqu’elle chantait la triste chanson des Monte-en-l’air. Ses crimes ? Elle vient d’assassiner son amoureux. Mais il la battait. Il était si fort, ce garçon, qu’un jour ou l’autre, il aurait bien fini par l’assommer. Il avait l’habitude de la terre qui ne crie jamais quand on la martyrise. À bêcher il s’était fait de rudes muscles. Alors, quand il cognait, il ne se rendait pas compte. « Il la terrorisait », a, d’elle-même, avoué la grand-mère. Il la terrorisait. Une nuit la peur a été trop forte. Sur la table, il y avait un couteau. La brute dormait…

Quant à la tentative de meurtre sur la personne d’un magistrat dans l’exercice de ses fonctions, il ne faudrait pas exagérer. En tout cas, bien fait pour Petitdemange. Poussé par une abomi-