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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/108

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là-haut, plus haut encore que la ménagerie des nuages, mêler pour la plus éclatante résurrection. Roulure, ce mot si gras, si laid, dans les bouches familiales, se purifie, s’allume, éclaire, dore les songes de l’enfance, y roule en soleil. Roulure, jolie fille que plus rien d’humain ne saura retenir, roulure, ô belle silencieuse. Une enfant, de sa vie, n’oubliera la chanson des monte-en-l’air, et ne saura, non plus, pardonner à certain juge d’instruction de se prétendre assassiné, alors que, sous prétexte de convalescence, on vient de l’installer dans la plus belle chambre de la maison, celle où Cynthia, des semaines et des semaines, a vécu, parmi les fleurs, les robes, les valises, fleuries de noms de palaces aux lettres étranges, et les flacons aux parfums de mystère et les rêves. Cynthia qui est une putain comme la mort, la petite buveuse de pétrole qui est une roulure, ceux qui n’ont d’alliés que le banal, le morne, bien sûr ne peuvent les aimer. Mais le fumier d’injures s’entrouvre pour un jaillissement des plus glorieuses floraisons. Qu’on essaie de les profaner. Rien ne peut salir ces amoureuses. Ce qui, au reste, ne saurait empêcher d’en vouloir à celui qui a pris la place de la déesse rousse et dont toute la maison vante les mérites. Amie a découvert qu’il était le magistrat