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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/110

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velle coiffure, ses boucles d’oreilles, boules de topaze où sont gravés les signes du zodiaque, ses robes savantes, ses chapeaux protecteurs, l’usage subtil des fards, l’aide discrète du soutien-gorge, lui valent un visage et un corps, capable d’attirer l’attention et, qui plus est, digne de la retenir…

Et le parfum, pas un parfum à la Cynthia qu’on ne peut deviner que les narines collées à la peau. Quand on se parfume au moins que ça se sente, constate, judicieuse, Amie, et elle arrose ses bras nus d’un mélange audacieux. Petitdemange, alors, prolonge les baisemains. Lentement ses lèvres apprennent à connaître le chemin qu’il faut suivre pour atteindre à la saignée du bras, cette oasis de délicatesse, qui frissonne si doucement sous la surprise de la barbe, de la moustache.

— Arrêtez, arrêtez, implore Amie.

— Je perds la tête. Votre parfum me grise. Son nom ?…

— C’est un mélange de Tendresse et d’Éternel désir.

— ……

— ……

Un mélange de Tendresse et d’Éternel désir. Qui donc ne se laisserait point prendre à de tels pièges ? Parfums ?

Amie, Petitdemange, immobiles sur un canapé,