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Page:Crevel - Babylone, 1927.djvu/57

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chute ne nous eût point valu deux découvertes au lieu d’une ? Quoi qu’il en soit, n-i ni, fini le règne de la monotonie. Une ère sans couleur est révolue. À nous, l’éloquence, les étranges volontés, leurs surprises et leurs miracles. Une bonne a été la première à bénéficier de ce fluide. Déjà elle prépare un repas lyrique. Il suffit de la voir éplucher ses pommes de terre pour la deviner poreuse aux plus subtils effluves. La famille, la maréchaussée ont appris de qui désormais dépend leur sort.

Poitrines oppressées, cœurs qui vont tambour battant, il y a du prodige dans l’air. Parlez du nez de Cléopâtre, Pascal, et tant qu’il vous plaira, l’honnête et jusqu’à ce jour réaliste épouse du plus fameux psychiâtre de la troisième République sait que les gourgandines, les Cynthia ne sont pas seules à bénéficier, pour leur usage personnel, de certains dons. Dehors, un soir d’été pèse sur les jardins de toute sa masse, mais sa lourdeur n’écrasera, ne froissera pas même les mystères pourtant fragiles de cette maison, car déjà s’épanouit silencieux et invisible tout un gulf stream d’ondes magnétiques. À même le désordre d’une cuisine que les bandits ont saccagée, un espoir inattendu fait la roue. Sanglés dans leurs tuniques, des gendarmes d’Île-de-France ouvrent la bouche pour mieux