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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/27

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qui doutent de tout et de tous, sauf d’eux-mêmes. Mais qu’un philosophe pousse l’outrecuidance jusqu’à traiter de « folle du logis » l’imagination, l’esclavage où d’autres prétendront la réduire n’aura pas été impunément imposé. Le réveil ne saurait se résumer par une simple explosion verbale et le vrai visage romantique ne s’encadre point d’une chevelure grandiloquente, non plus que d’une cravate rouge à hurler. Des silences, quelques gestes, certaines tentations et leurs faisceaux de possibilités, bien mieux que le gilet de Théophile Gautier, prouvèrent de quoi l’homme peut être capable. Un Julien Sorel, par exemple, qui n’a point trouvé son salut dans la froide ambition, par son crime nous montre comment un fait divers devient un fait lyrique. Le jeune homme stendhalien, d’ailleurs, par sa disponibilité désespérée, son impuissance à se contenter des solutions platement humaines, est le type le plus pur de tous ceux que les faillites quotidiennes à jamais ont écartés de l’opportunisme et de ses solutions. De son temps, sans doute n’