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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/61

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des raisons formelles et c’est ainsi que le professeur Curtius, dans un récent article sur Louis Aragon, a pu le louer d’« avoir vaincu la beauté, ce prétexte, par l’authentique poésie ». Un tel éloge, méritent d’être partagé, les meilleurs d’aujourd’hui qui ne se sont souciés ni des secours de la forme ni des faciles séductions des couleurs. L’œil d’un Picasso, aigu à percer les nuages commodes, déchire les voiles des brouillards trop doux pour éclairer d’une lumière inexorable les mystères cachés derrière chaque objet, chaque forme, chaque couleur. Alors se lèvent de hautains fantômes que ne tentent ni le romantisme du geste, ni les draperies, ni les effets de costume ou d’attitude.

Nous les avons suivis jusqu’au plan où Max Ernst nous dit qu' « au-dessus des nuages marche la minuit. Au-dessus de la minuit plane l’oiseau invisible du jour, un peu plus haut que l’oiseau, l’éther pousse les murs et les toits flottent ». Ailes des paupières, nos regards volent et le vent en l’honneur duquel Picasso de chaque pierre triste