Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/151

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oreille ne peut, de ces exercices, être nourrie.

Et ceux qui veulent entendre ?

Et entendre dès maintenant, dès ce monde.

Au lycée, leur eût-on épargné les farces menaçantes du catéchisme, à propos de n’importe quoi, fût-ce le début des Métamorphoses d’Ovide (Os homini sublime dedit) on avait tout mis en œuvre pour les persuader de regarder au-dessus d’eux, mépriser ce qui se passe à leurs pieds, s’oublier et oublier leur monde dans la contemplation du firmament.

Aujourd’hui, ne prennent plus ces attrape-nigauds que l’on croyait des attrape-poètes.

Ainsi, Pierre Unik, dans le Théâtre des nuits blanches, constate : « Le ciel n’était que le miroir de l’obscurcissement. »

Il ajoute d’ailleurs : « Le battement d’ailes de l’amour à son apogée laissait une trace d’air libre sur les ténèbres du miroir. »

Visage, visage perceur de murailles, s’était déjà écrié Paul Éluard.

Or, l’amour, s’il est cette voie lactée, cette fenêtre ouverte, on sait, de quelle suie, de quelle pluie de vitriol l’accable la Réalité du monde capitalo-religieux, où, tout demeure, on ne peut plus tristement actuel, des monstruosités dénoncées par Engels dans Les Origines de la famille.

L’idéalisme bourgeois s’y connaît assez