Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/22

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petit coup de musique religieuse. Là, ça va mieux. Ce sont de saintes âmes que les âmes des violons. Quant à celles des orgues, nul ne leur conteste une magnificence archiépiscopale.

Et même ceux qui prétendent ne point tomber dans le piège des confusions mélomaniaques, les disciples modernes de M. de Voltaire, après avoir consenti à répéter la phrase célèbre : « Si Dieu a fait l’homme à son image, l’homme le lui a bien rendu » ces professionnels de l’ironie s’autoriseront de la vieille boutade[1] pour continuer à tolérer, c’est-à-dire encourager, de toute leur fielleuse bonasserie, les idées, les idées chrétiennes que le monde se fit au soir angoissé de l’empire romain.


Les radicaux
trinquent avec les cardinaux,
jolis cocos.
Ma foi, ces messieurs vous rendraient poètes.


L’Église, refuge des cœurs qu’on a sortis de leurs poitrines originelles, des cœurs dont on ne sait que faire, des cœurs perdus, cette idée,

  1. Dont la conclusion pratique ne saurait être que le statu quo, puisque si Dieu = l’Homme, l’Homme = Dieu, donc l’homme s’y retrouve, sans rien avoir à craindre de Dieu.