Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/33

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ne va-t-on pas, comme de coutume, nous offrir de remonter le Rhône jusqu’à La Mecque Paneuropéenne, jusqu’à l’écrin du petit bijou S.D.N.

D’une pierre, deux coups : les bords du Léman sont également chers à Mme  de Noailles qui écrivit, à Amphion, ses premiers vers et à M. Thibaudet qui enseigne dans la ville de Calvin.

Or, s’il a suffi du passage de Rabindranath Tagore pour que le téléphone de notre poétesse devînt un fleuve d’amour, il y a tout à parier, qu’elle ne songe qu’à jouer la fée des eaux romantiques. Elle rêve de voir englouti le peu de solide qui nous reste. Alors, elle se rappellerait la colombe du déluge. Elle agrémenterait sa Légion d’honneur d’un rameau d’olivier. Herriot, Painlevé, Thibaudet battraient des mains, et au rythme de leurs applaudissements la République des professeurs n’aurait plus qu’à chanter le refrain de la célèbre chanson :


Si cette histoire vous amuse
Nous pourrons la la la recommencer.


Mais le courant lamartinien, de ses ondes aristocratiques et bourgeoises, ne saurait noyer le remous issu des profondeurs, les colères sismiques, l’émoi des lames de fond par-dessus quoi, il passait sans sourciller. S’il est