Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/94

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encombrer ce monde, qu’un abominable malentendu avait osé prétendre désexuer.

La croix-squelette de pénis-vampire.

Et ces clous qui pénètrent pieds et mains.

Et ces épines dont les pointes ont déjà traversé le crâne, hymen osseux qui ne peut, ne veut plus défendre le cerveau dont la molle masse, d’ailleurs, entend être possédée.

Mais alors, il y eut l’éponge de vinaigre, c’est-à-dire le mépris du plus beau des soudards, pour cette guenille qui voulait être sa guenille. Ce légionnaire qui, parmi les putains entassées au pied de la croix, ne pouvait manquer de reconnaître la croupe experte de Marie-Magdeleine, ainsi ne fera point à Jésus, l’hommage de la moindre petite sécrétion prostatique. Il se contente de lui pisser dans la bouche.

Alors, s’achève la triouse. Entre les deux larrons, les deux marrons[1], le Christ n’est plus que l’ombre d’un misérable bigoudi.

Marie et ses compagnons, de soigner, dorloter, la pauvre chose.

À feindre cette tendresse posthume, la

  1. Les juteuses oranges divines se sont racornies, desséchées jusqu’à n’être plus que de pauvres châtaignes.